Le panorama des risques naturels, auxquels les territoires métropolitains et ultramarins sont confrontés, est établi par le service « statistiques » du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, en collaboration avec les membres de l’Observatoire national des risques naturels.

64 % des Français de métropole résidant dans des communes exposées aux risques d’inondation n’ont pas conscience d’être exposés à un risque

Lorsqu’on interroge les Français sur les problèmes environnementaux « là où vous habitez », seul un sur dix évoque les risques naturels. La prise de conscience de ces enjeux reste à faire.

6 600 communes en moyenne font l’objet chaque année d’une reconnaissance d’état de catastrophe naturelle

Sur les 264 000 reconnaissances de l’état de catastrophe naturelle arrêtées sur la période 1982-2021, 53% incombent aux inondations, 38% aux mouvements de terrain (y compris les arrêtés sécheresse) et 8 % aux phénomènes atmosphériques. Chaque année, les inondations et/ou coulées de boue touchent en moyenne 3 450 communes, la sécheresse un peu plus de 1 860. Viennent ensuite les mouvements de terrain (1 050) et les tempêtes (400).

Photo d’un cours d’eau à sec.
Laurent Mignaux / Terra

40,7 Md€ d’indemnisations ont été versés par les assureurs au titre de la garantie catastrophes naturelles sur la période 1982-2020

Sur la période 1982-2020, les inondations représentent 21,6 Md€ de dommages assurés. La sinistralité cumulée liée à la sécheresse est de 15,2 Md€.
Sur la période 2000-2020, les dommages assurés sur les automobiles s’élèvent à 883 M€, soit en moyenne 42 M€ par an. Ces sinistres sont principalement causés par les inondations.

38 Md€ d’indemnisations ont été versés par les assureurs suite à des dommages causés par des tempêtes, des épisodes de grêle ou de neige sur la période 1990-2020

À l’échelle de la métropole, les sinistres résultant des dégâts provoqués par le vent représentent plus des trois quarts du nombre et de la charge des sinistres indemnisés par les assureurs dans le périmètre tempête/grêle/neige. Entre 1980 et 2021, 360 tempêtes ont touché la métropole. Parmi les nombreux exemples de tempêtes ayant sévi en France, Lothar et Martin (décembre 1999) ont engendré à eux seuls des coûts estimés à 12 Md€ pour l’ensemble du marché de l’assurance.

18,3 millions de Français résident dans des zones susceptibles d’être inondées par un débordement de cours d’eau

Dans le cadre de la mise en application de la directive Inondation du 23 octobre 2007 des enveloppes approchées d’inondation potentielle (EAIP) ont été définies, dont celle portant sur les inondations par débordements de cours d’eau. Elles correspondent aux enveloppes maximalistes des zones inondables par une crue exceptionnelle. En 2022, 26,8 % de la population française résident dans ces zones. Six départements sont particulièrement exposés, avec plus de la moitié de leur population résidant dans l’EAIP « débordement de cours d’eau » : le Vaucluse (65,6 %), le Haut-Rhin (55,0 %), l’Isère, les Pyrénées-Orientales et l’Ariège (53,9 % chacun) et la Savoie (50,9 %). La part de la population habitant dans cette EAIP est comprise entre 25 % et 50 % dans 36 autres départements.

1,5 million de Français sont exposés au phénomène de submersion marine

À l’instar du débordement des cours d’eau, une démarche a été conduite pour évaluer l’exposition des biens et des personnes aux risques de submersion marine. 2,3 % de la population française réside de manière permanente dans l’EAIP « submersion marine ». Cinq départements sont particulièrement exposés : le Pas-de-Calais, la Vendée, la Manche, la Charente-Maritime et la Gironde.

14 159 communes sont couvertes par un plan de prévention des risques naturels, dont 10 226 par un plan de prévention Inondation (hors submersion marine)

Les plans de prévention des risques naturels (PPRN) sont mis en place pour prescrire des mesures visant à réduire l’exposition des biens (constructions nouvelles, biens existants) et des personnes dans les zones à risque de catastrophe naturelle.
Environ, un tiers des communes dispose d’un PPRN Inondation, tout aléa confondu (crue à débordement lent de cours d'eau, crue torrentielle ou montée rapide de cours d'eau, ruissellement et coulée de boue). 13,4 millions de Français sont concernés par l’EAIP « débordement de cours d’eau ».
 

Carte des communes disposant en France d’un plan de prévention des risques naturels (PPRN) opposables. Celles-ci longent majoritairement les cours d’eau et le littoral, quand elles ne sont pas dans le sud de la France ou sur les îles volcaniques d’Outre-mer.
DGPR / SRNH

 

442 communes sont dotées d’un plan de prévention des risques littoraux

Cela couvre près de 3,7 millions d’habitants, dont 780 000 résident dans l’EAIP « submersion marine ».

221 programmes d’actions de prévention des inondations (PAPI) ont été labellisés depuis 2011

Le dispositif PAPI est un outil de contractualisation et de soutien financier activé par l’État (via le fonds de prévention des risques naturels majeurs, dit Fonds Barnier). Il vise une gestion globale du risque d’inondation afin de préserver les vies humaines et de réduire leurs conséquences dommageables sur la santé humaine, les biens, les activités économiques et l’environnement. Le dispositif PAPI incite les collectivités à structurer leurs démarches de prévention à l’échelle de bassins de risque cohérents.

Un nombre croissant de communes est concerné par le risque d’incendie de forêt

L’année 2022 a été marquée par une sécheresse exceptionnelle et un nombre historique d’hectares de forêts brûlés, bien supérieur à la moyenne 2007-2021 (230 départs de feu et 12 900 ha brûlés en moyenne en France hexagonale, avec toutefois de fortes disparités d’une année sur l’autre sur cette période). Les zones principalement concernées par ce risque étaient historiquement dans le sud de la France mais le changement climatique induit un élargissement à l’ensemble du territoire. Près de la moitié des communes couvertes par un plan de prévention du risque d’incendie de forêt (PPRIF), opposable ou prescrit (271 au total), se situent en région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), et plus précisément dans les Alpes-Maritimes (21,4 %), le Vaucluse (7,7 %), les Bouches-du-Rhône (6,3 %), le Var (5,9 %) et les Alpes-de-Haute-Provence (5,2 %). Les autres se situent en Nouvelle-Aquitaine (22,1 %), en Occitanie (18,1 %) et en Corse (10 %).

10,4 millions de maisons individuelles sont exposées fortement ou moyennement au retrait-gonflement des argiles

C’est 55 % de l’habitat individuel. Près de la moitié des logements concernés, bâtis après 1976, représentent 58 % des sinistres, contre 11 % pour les constructions d’avant 1921, 7 % pour celles de 1921 à 1945 et 24 % pour celles de 1946 à 1975.

Plus de 2 000 communes sont couvertes par un plan de prévention des risques de tassements différentiels liés au retrait-gonflement des argiles

À l’échelle régionale, trois régions concentrent 84 % des PPR « tassements différentiels » : l’Occitanie (66 %), la Nouvelle Aquitaine (12,5 %), le Centre-Val de Loire (5 %), avec toutefois des taux de couverture faible pour les deux dernières.

Plus de chiffres

Le service des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, en collaboration avec les membres de l’Observatoire national des risques naturels, finalise actuellement un panorama des risques naturels auxquels les territoires métropolitains et ultramarins peuvent être confrontés.
Il aborde les grands types d’évènements naturels : inondations, risques terrestres (mouvements de terrain, séismes, éruptions volcaniques…) et météorologiques. Les informations statistiques et cartographiques contenues dans ce recueil s’attacheront à apporter un éclairage synthétique sur les principales caractéristiques physiques des phénomènes naturels pouvant survenir en France, au regard de l’analyse de la sinistralité, de la vulnérabilité des territoires, des enjeux exposés (population, bâtiments, activités) et des politiques de prévention. Elles présenteront également les impacts prévisibles du changement climatique sur l’intensité de ces phénomènes naturels et, enfin, compareront la situation française avec celle d’autres pays. Ce document sera disponible au premier trimestre 2023 sur le portail Géorisques, plus particulièrement dans sa partie dédiée à l’Observatoire national des risques naturels, ainsi que sur le site du service des données et études statistiques.

L’observatoire national des risques naturels

Créé en 2012, à la suite de la tempête Xynthia de 2010, l'Observatoire national des risques naturels a notamment pour objectif de contribuer à l’amélioration de la connaissance sur les aléas naturels et leurs conséquences socio-économiques. Cette ambition se concrétise par la mise à jour régulière d’une quarantaine d’indicateurs couvrant l’ensemble des dimensions des risques naturels (exposition, phénomènes naturels, dommages, prévention). Les travaux d’analyse et de prospective disponibles sur ces sujets sont également rendus accessibles. Ces informations sont destinées à la fois aux professionnels de la connaissance, de la gestion et de la prévention des risques naturels, aux médias et relais d’opinions et à l’ensemble des citoyens dans la perspective de renforcer une culture commune du risque. L'Observatoire national des risques naturels fédère des représentants du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, de la Caisse centrale de réassurance, de la Mission risques naturels et d’autres acteurs fortement impliqués dans la connaissance et la prévention des risques naturels.

Logo de l’Observatoire nationale des risques naturels, qui réunis les logos des trois structures qui y participent : la Caisse centrale de réassurance (CCR), le logo du ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires et la mission risques naturels (MRN).